COMICS MARVEL

Infinite Crisis #2

 


ÉPISODE 2 : LE DÉFI ÉDITORIALE

 






PRÉPARATIFS ET ANNONCES


La mort de Donna Troy (2003) a lancé (rétro-activement) cette Crise selon Dan Didio, l'éditeur en chef de l'époque. Les médias spécialisés ont commencé à en parler lors de la sortie de Planet Heist (2004). Identity Crisis (2004) a clairement marqué l'univers DC et les personnages se sont mis à agir en conséquence. Puis vinrent les séries limitées officielles : Countdown to Infinite Crisis (one-shot) qui officialise l'évènement et la crise des héros, The OMAC Project (6 numéros) sur les répercussions de Countdown et la peur qu'engendre les actes des méta-humains, Days of Vengeance (6 numéros) sur la crise magique, Vilains United (6 numéros) pour la réponse des vilains à la révélation d'Identity Crisis, Rann-Thanagar (6 numéros) qui poursuit la crise cosmique débutée dans Planet Heist et enfin Return of Donna Troy (4 numéros) qui conclut ce cycle de préparation. En outre, les séries Teen Titans, JSA et Flash, écrite par Geoff Johns, grand architecte de cette crise, furent elles aussi désignées comme des lectures indispensables. 

Identity Crisis n'est pas une histoire de comics comme les autres. Il ne faut pas s'attendre à une bagarre ininterrompue mais à un thriller exaltant. C'est le point de départ d'une vague de changements dans l'univers DC similaire à celle qu'a connu l'univers Marvel lors de Avengers Disassembled, mais aussi la décente aux enfers des équipes que sont la JLA et les Vengeurs. D'ailleurs, l'histoire de DC a débuté en juin 2004 alors que celle de Marvel a commencé en août 2004. 

Infinite Crisis est une mise au point géante de l'univers DC comme ce fut le cas pour Crisis on Infinite Earth. De façon plus informelle, les parcours de certains personnages comme Ralph Dibny dans 52 ou Atom dans Countdown to Final Crisis (les deux séries hebdomadaires de DC) découlent d'Identity Crisis. La JLA explose après les graines plantés dans Identity Crisis, ce qui va justifier en partie les actions des protagonistes d'Infinite Crisis. 

Pour les héros de DC, c'est la fin de l'innocence. Ce n'est plus une affaire de héros contre vilains, de menaces cosmiques, de héros en perdition : c'est la famille qui est touchée. Les héros sont impuissants, le coupable invisible et les doutes légions. On peut reprocher à Identity Crisis de n'offrir qu'une seule révélation notable (au sujet de Batman), de décevoir par un possible manque d'ambition démesurée (il n'y pas de super-méchant qui oblige tout l'univers à se liguer)...Mais Identity Crisis est de ces histoires qui jalonnent les mythologies des plus grands héros, auxquelles ont fait référence bien des années après.

Suite à la découverte de la transgression des héros, tout va s'accélérer. Les vilains se liguent et promettent une sacrée bataille. Le Spectre pète un câble et détruit la magie, causant la fin du neuvième âge magique. Entre les héros (et le public aussi), la confiance disparaît, la méfiance apparaît...Batman prend des mesures mais il se fait doubler, Superman est manipulé, Wonder Woman est une meurtrière pour le public... Dans l'espace ce n'est pas mieux. Les peuples honorent leurs alliances et prennent position, Rann est ravagée, les héros semblent impuissants, l'univers est en pleine guerre....Alors que la situation est désespérée, la vrai menace apparaît, venue du passé, suite à un choix, encore un...et elle est implacable.

Il faut voir cette saga comme le ver dans le fruit : tout va en découler par la suite. C'est à partir des révélations et des actes qui ont lieu que les personnages vont agir de la sorte. Blackest Night #1 y fait d'ailleurs écho alors que deux crossovers et de multiples évents (Sinestro War, Amazons Attack, Final Crisis..) ont déjà eu lieu (et y font référence). Identity Crisis puis Infinite Crisis traumatisent pour un bon bout de temps les héros qui vont agir en conséquence. Le terme d'icône semble alors désuet et les héros vont devoir se remettre en question.



ÉQUIPES ARTISTIQUES ET PROBLÈMES


Grant Morrison et Mark Waid ont, avec Geoff Johns, reçu un poste d'éditeur à l'occasion de cette Crise. Johns a été chargé de faire respecter une certaine cohérence alors que Morrison a fourni de nouvelles versions de certains personnages. En effet, l'univers DC se voyant chamboulé dans son ensemble, il a fallu s'assurer que, pour la multitude de sous univers concerné (vilains, magiciens, guerre dans l'espace), soit proposé un fil rouge laissant une certaine marge de manœuvre tout en s'assurant que la chronologie des évènements ne présente aucune incohérence. En outre, un nouveau logo a fait son apparition pour la firme DC. 

C'est Geoff Johns qui a écrit le scénario d'Infinite Crisis. Malheureusement, Phil Jimenez a eu des problèmes et George Pérez, déjà dessinateur de Crisis on Infinite Earths (et réputé pour son savoir faire en matière de « double pages regroupant des centaines de héros ») est venu prêté main forte. Cela n'a pas suffi et Ivan Reis (Blackest Night) puis Jerry Ordway ont complété les dessins. Ce ne sont pas moins de 4 dessinateurs, 5 coloristes et 12 encreurs qui se sont succédés ! De par ces retards, aucun numéro n'a été publié en février 2006 ce qui, pour une série limitée de cette importance (économique mais aussi éditoriale), a entrainé quelques problèmes (pour lancer l'univers post-crisis notamment).



DES CHOIX DÉCISIFS


Trois grosses décisions on été prises lors d'Infinite Crisis. La première concerne Nightwing, le premier Robin qui s'est émancipé pour devenir un héros à part entière. Lors d'Infinite Crisis, Superboy est tué par Superboy-Prime. Cependant, à la fin du numéro 6, Nightwing est lui aussi laissé pour mort suite à ce combat. Ce n'est qu'à la fin de Infinite Crisis 7 que l'on apprend qu'il est en vie, prêt à partir avec Bruce Wayne et Tim Drake (l'actuel Robin) en voyage pour se ressourcer. Si le doute est présent, ce n'est pas uniquement une question de suspense. En effet, à la convention de Philadelphie de 2006, Dan Didio, éditeur en chef de l'époque, a révélé qu'il avait souhaité à l'époque la mort de Nightwing. Geoff Johns, scénariste, s'y était opposé. Tous pensaient que la mort d'un des principaux héros permettrait la réunion de la Trinité (Superman, Batman, Wonder Woman), en froid depuis le début du crossover. Ne pouvant tuer Wonder Girl (impact moindre), Superboy fut sacrifié. Ainsi, à la fin de Battle for the Cowl, Dan Didio a publié une tribune revenant avec sourire sur son avis de l'époque au sujet de Nightwing.


La seconde décision est la résurgence du multivers DC. Comme déjà évoqué, cela facilite la coexistence entre différents univers. Mais à la fin d'Infinite Crisis, cela reste encore secret qui ne sera dévoilé que dans la série 52.

Enfin, One Year Later. Toutes les séries ont vu leur histoire avancer d'un an. Cette « année perdue » a été racontée dans la série hebdomadaire 52. Cela a permis de relancer toutes les séries et donc l'univers DC dans son ensemble, permettant d'instaurer un point d'entrée pour les lecteurs. De nombreuses équipes créatives ont été mises en place. Cette initiative a permis aux éditeurs de chaque franchises de mettre de l'ordre dans leurs maisons, mais certaines relances ont posé problème (Flash, Wonder Woman) pour diverses raisons.



SUCCÈS


L'accueil du public et des critiques envers Identity Crisis fut bon. Certaines scènes ont marqué : Ralph tenant sa femme morte dans ses bras, la cérémonie funéraire, Batman accélérant pour arriver chez Tim,… Brad Meltzer nous propose une tragédie humaine qui rend hommage aux personnages de DC : alors que pour Marvel ce sont des hommes qui portent des masques, chez DC, ce sont des masques qui sont portés par des hommes. Le premier épisode a connu cinq tirages avec des ventes énormes d'environ 163 000 commandes. Michael Turner, fondateur du studio Aspen, a réalisé les couvertures. 

Quant à Infinite Crisis, la mini-série a relancé chez DC la mode des crossovers. Depuis, chaque année, des évènements balaient l'univers DC : 52 et One Year Later, Sinestro War et Amazon Attacks, Final Crisis, Blackest Night,... A noter que Marvel pratique la même politique. Pour les couvertures, chaque numéro de la saga en a bénéficié de deux par George Pérez et Jim Lee. C'est aussi bien un succès critique que public, même si certains critiquèrent la présence d'une quantité incalculable de personnages, dont certains peu connus, rendant quelques scènes moins lisibles. La présence de plusieurs dessinateurs a aussi posé problème. 

Au niveau des ventes, le premier numéro, paru en octobre 2005 au prix de 3,99 $, a rapporté pas moins de 1 million de dollars en un mois, un record depuis le premier numéro de JLA/Avengers de 2003 qui a atteint le même chiffre (mais au prix de 6$) ! Premier du top 300 de ce mois-là avec 249 265 unités vendues (soit presque le double de House of M #7 de Marvel sorti le même mois, mais moins que le record de l'année 2005, All Star Batman #1 par Miller et Lee avec 12 000 unités de plus mais avec un prix inférieur de 1$), Infinite Crisis fut donc un grand succès au niveau des ventes. Le second numéro a fait tout aussi bien avec 207 564 unités vendues (1er du top 300 aussi). Jusqu'au 6ème numéro inclus, la série fut première du top 300 se situant autour de 200 000 unités par mois. Mais le dernier numéro a été détrôné par le premier numéro de Civil War de Marvel qui, vendu au même prix, a fait mieux que le premier numéro d'Infinite Crisis, soit 260 800 unités vendues. 

Au total, Infinite Crisis s'est écoulé à pas moins de 1 423 000 unités (et ce ne sont que des estimations). La série aurait ainsi rapportée pas moins de 5 700 000 $ ! Sorti en octobre 2006, l'album regroupant en librairie les 7 numéros (le Hardcover) s'est placé deuxième des ventes derrière l'album spécial de Fables « 1001 Nights » avec 11 600 unités au prix de 25$. 



COLLECTION


Aux USA, la série a été publiée en single et en librairie (Hardcover et TPB). Certaines pages et couleurs ont été modifiées lors de la sortie en librairie, notamment au sujet de la réapparition du Multivers (révélée à la fin de la série hebdomadaire 52). La double page finale présentant tous les héros prêt à défendre le nouvel univers DC a été modifiée, proposant deux fois plus de personnages.

En France, Identity Crisis et Infinite Crisis ont été publiées dans le magazine Batman et Superman 1 à 4 et 8 à 11 de Panini. Deux Big Book ont présenté les séries limitées qui présentent Infinite Crisis (Day of Vengeance, Vilains United, Rann-Thanagar War et Power Trip). Return of Donna Troy est parue dans le DCU Hors série #3 et OMAC Project dans Batman et Superman 6 et 7 (alors que Countdown to IC a été publié dans le numéro 5). Panini a publié en librairie la saga Identity Crisis dans un Deluxe. Trois autres Big Books présentent respectivement les numéros spéciaux des quatre séries qui faisaient prélude à IC (et donc le sort de ces personnage lors de IC) puis des histoires se déroulant 1 an plus tard sur le sort du Spectre, de la ville de Bludhaven et d'autres personnages.



28/05/2012
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